Qu'est-ce que l'Institut Eléazar ?

Fondé le 11 août 1990, par Serge Caillet, sous la présidence d'honneur de Robert Amadou (1924-2006), l'Institut Eléazar fêtera ses 20 ans cette année.
L'Institut Eléazar, qui n'est pas un ordre initiatique, rassemble dans l'indépendance des hommes et des femmes de désir soucieux d'étudier en toute liberté l'oeuvre de Martines de Pasqually (1710 ?-1774) et de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803).
Ce blog de l'Institut Eléazar est principalement consacré à l'actualité du martinisme : publications, études, découvertes, manifestations...

Ce blog complète le site officiel de l'Institut Eléazar : www.institut-eleazar.fr

vendredi 25 février 2011

Une étude sur le Traité des deux natures de Willermoz


Dans le dernier numéro d’Ariès (volume 10, n° 2, 2010), Gérard Gendet étudie "Une figure de Jésus en théosophie chrétienne à la fin du XVIIIème siècle : le Traité des deux Natures, de Jean-Baptiste Willermoz". Le Traité des deux natures a été rédigé par Willermoz, déjà âgé, entre 1805 et 1812, sous la forme d’une instruction destinée à son fils, qui mourra à l’âge de sept ans, en 1812, sans l’avoir sans doute jamais lue.
Rappelons que ce texte essentiel a fait l’objet d’une première édition, par René Désaguliers, (Renaissance Traditionnelle, n° 66, 1986) d’après le manuscrit 5940-5 du fonds Willermoz de la Bibliothèque municipale de Lyon,  assortie de « Notes et commentaires », par Roger Dachez, de 1986 à 1991, dans les numéros 67, 71, 72, 78 et 85 de la même revue. Une seconde édition est parue à la Diffusion rosicrucienne, sous le titre L’Homme-Dieu. Traité des deux natures, en 1999.
Dans son analyse, sérieuse et documentée, Gérard Gendet s’attache essentiellement à la figure de Jésus, telle que la décrit le Traité, sa nature humaine, sa nature divine, sa révélation progressive, sa passion et sa résurrection, en relevant ce qui distingue la pensée de Willermoz de celle de Martines de Pasqually, face aux enseignements de l’Eglise catholique romaine. Il relève aussi des similitudes avec le judéo-christianisme des premiers siècles et analyse ensuite la « valeur paradigmatique » de l’incarnation divine d’après Willermoz et ses conceptions christologiques.
Enfin, Gérard Gendet entreprend de comparer ce petit Traité avec l’Instruction secrètes des grands profès, dont on sait que Willermoz fut « le principal rédacteur ». Il y constate une similitude frappante entre la figure de Jésus-Christ et la figure mythique de maître Hiram, type du Christ, telle que la révèle le grade de maître écossais de Saint-André, dont Willermoz acheva la rédaction en 1809. Dans son Traité comme dans l'Instruction, Willermoz invite à une imitation du Christ, « l’homme-Dieu et divin » selon Martines, modèle du chrétien et modèle du maçon exerçant la vertu de bienfaisance, qui n’est autre que la caritas à laquelle nous exhorte saint Paul dans sa première Epitre aux Corinthiens

Serge Caillet